Carnet de route

Raid Encantats (Fev-22)

Le 12/02/2022 par YUNES Antoine

Nous étions 7 au départ de Foix. Le rendez-vous sur le parking du supermarché à 6h30 fait sonner les réveils un petit peu tôt, certains viennent de Quillan. 4 sont au départ de Toulouse, dernier check rapide du matériel et en route.

Le rendez-vous pour rassembler le convoi est à Saint Béat, puis direction le port de la Bonaigua, au-dessus de la station de la station de Baqueira en Espagne.

11h, c'est le départ pour la première étape : le refuge d’Amitges. Une belle étape de 10km, et 1000m de dénivelé. Le périple commence par une belle traversée en neige dure pour mettre le groupe en conditions. Nous atteignons rapidement l'estany de Gerber. Après une légère hésitation des encadrants : "La glace va bien tenir, non?" nous nous engageons sur la traversée de l'étang par le chemin le plus court (tout droit jusque l'autre coté). Nous arrivons au pied d'un petit couloir que nous remontons rapidement. Il est 13h c'est la pause repas bien mérité.

Nous reprenons ensuite notre route vers le refuge de Mataro, point de repère facile pour suivre l'itinéraire. Enfin nous entamons la montée vers l'avant dernier col de notre première journée. Une fois arrivés nous cramponnons pour une traversée au milieu des cailloux sous le pic d'Amitges. Enfin, nous enlevons les peaux pour une descente tant attendue. Premiers virages du séjour dans des conditions idéales : neige de printemps, décaillée à souhait. 1, 2, 3, 4, 5 virages... Désillusion, faut re-déchausser pour traverser une bande enherbée. Le re-chaussage des skis sur la neige glacée fait redescendre un peu l'enthousiasme du groupe. Mais rien n'empêche une belle descente vers le refuge d'Amitges en rigolant. Nous arrivons au refuge. Avant de commencer toute activité, la bière s'impose. Les plus motivés sortent les cacahuètes et le saucisson (de sanglier s'il vous plait). Nous descendons nos affaires dans le dortoir, puis nous montons doucement vers la salle de restauration. Nous ne sommes pas dans un refuge, mais dans un hôtel 5* à 2300m : WIFI, pressions, douches chaudes, chauffages, etc... Le repas est servi, soupe à l’oignon, lentilles aux poivrons et tranche de rôti de porc sauce aux noix, un régal. Après un patcharan et une partie de belote pour les plus courageux, puis extinction des feux vers 22h.

 

Le lendemain, départ pour le port de Ratera après un petit déjeuner copieux. Nous prenons la décision de ne pas couper la journée au plus court, malheureusement les options sont limitées, le Tuc de Ratera est en plein vent et dans les nuages, il nous reste à descendre vers le lac Obago. La descente n'est pas très dure, mais un peu exposée malgré tout. Nous traversons le lac afin de contourner la crête Sud du Tuc Gran de Sendrosa et nous faisons une pause restauration "dans" une cabane repérée sur la carte, les plus chanceux mangerons en terrasse. Après un pique-nique aux petits oignons, le joyeux petit groupe que nous formons reprends sa route. Il ne faut pas trainer, la météo annonce une dégradation en fin d'après-midi et il reste du chemin à parcourir. En remontant vers le col du Tuc Gran de Sendrosa, le vent comment à se lever. Une question se pose, "Qu'allons-nous trouver la haut?" après examen, ce dernier est corniché. Nous avons les cordes bien sûr, mais si nous devons faire demi-tour, la journée risque de ne pas être agréable... Finalement, la corniche est gelée et sans danger. Cédric pose un corps mort et commence à faire descendre le groupe sous la corniche. Dans le même temps, Cédric (et oui, ils sont deux...) et Thierry se jettent sur leurs piolets et creusent le champignon pour préparer le dernier rappel. Le groupe descend rapidement et les techniques pour descendre le bout de corniche se multiplient. Le groupe est descendu sur le rappel je remonte la crête sur quelques mètres de dénivelé et trouve un passage facile, mais la pente derrière est forte (50° au moins). Il faut lancer le virage, heureusement la neige est parfaite pour la pente raide. Ça passe. Vient enfin le tour de Thierry et Cédric, qui décident de ne pas faire de rappel, et d'emprunter un autre itinéraire que le mien. Le hic? La corniche fait encore un bon mètre sur l'itinéraire choisi et la pente, bien que moins forte qu'au-dessus est respectable, on est a plus de 40 tout de même. Cédric se lance, passe de justesse, Thierry non. Le sac est lourd et le déséquilibre, c'est la chute ! Une grosse glissade mais sur une superbe technique de virage roulé (autrement appelé le "virage Bennamoun") il s'arrête et se relève indemne. Plus de peur que de mal. L'équipe reprend tranquillement sa descente. *

Nous faisons une pause recherche DVA au pied de la descente. Mais vite rattrapés par le froid, le groupe peine à se motiver et les recherches se font rapidement. Tant pis, il reste un peu de distance  pour le refuge, il faut repartir. Après une grande traversée sous le grésil qui tombe au vent, nous remettons les peaux pour quelques dizaines de mètres de dénivelé. C'est terminé, nous sommes au refuge. Belote et re! C'est la bière qui nous prend par surprise, il reste des cacahuètes et du saucisson de la veille. Le refuge est magnifique. Plus petit que la veille, l'ambiance y est plus familiale. Un panorama grandiose depuis le dortoir laisse venir tour à tour les ronfleurs fatigués de leur journée.

Le lendemain matin au réveil, après un bon petit déjeuner, nous chaussons les skis dans la neige fraîche tombée pendant notre sommeil. Pas beaucoup, 10 cm en moyenne, mais en cherchant les petits espaces d'accumulations les sensations sont garanties. Nous descendons vers le fond de vallée. Tout le monde se régale dans les virages en forêt dans la poudreuse. Nous avançons tout en surveillant l'altimètre. Hop ! Nous voilà au prè ou il faut remettre les peaux pour remonter vers le port de la Bonaigua. Nous croisons au même moment le gardien qui descends sur son split board et nous indique une dernière fois l'itinéraire. "Muy evidente". 4 encadrants, 4 boulets. On grimpe, mais nous ne sommes pas sur le bon itinéraire. Pas de soucis particulier, Cédric fait la trace qui se raidie conversion après conversion jusque la plaque dans la combe que nous remontons. Le groupe monte sur la croupe sous les arbres et chausse les crampons. Les altimètres indiquent 100m de dénivelé pour le col, ça ne devrais pas être trop long. Nous mettons les skis sur le sac et remontons entre les arbres. Rapidement la pente s'adoucie en dehors de la combe ou nous nous trouvions, nous remontons maintenant sur une croupe dans un brouillard complet avec un vent glacial, mais ski aux pieds ! Enfin, nous arrivons sur les pistes de la station de Baqueira, au-dessus du port de la Bonaiga. C'est gagné! Le versant nord par lequel nous redescendons vers les voitures est chargé en neige, c'est un régal ! Nous sommes sur les piste, la vigilance descend et le ski se muscle, c'est d'ailleurs la descente la plus concentrée en chute. Le quart du groupe s'essaye au virage dit de l’autruche (tête plantée dans la neige). Enfin, à mi- descente, le ciel se dégage. On voit les voitures au loin. Retour à la civilisation sur les carres, on déchausse, on charge les voitures.

C'est Thierry qui décide de nous faire la dernière petite blague du séjour lorsque le van manque de ne pas redémarrer. Après quelques essais, nous reprenons la route vers Viehla. Dernière pause repas pour tout le monde. Puis les chemins se séparent. Chacun retourne à sa voiture.

Enfin presque... En déposant l’un des Cédric à sa voiture, cette dernière ne démarre pas, pour de vrai cette fois ci. Tant pis, il faut pousser.

Tout le monde est arrivé sauf chez lui à la fin de la journée de Lundi.

Merci au groupe pour son enthousiasme et sa bonne humeur. Merci Cédric et Thierry pour l'organisation et la logistique.

A bientôt en montagne.

Antoine & Thierry

 

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